Si comme moi, vous scrutez la presse, le web, les réseaux, à l’affut des dernières actualités, vous n’êtes surement pas passé à côté de ce phénomène qui touche la France depuis plusieurs mois, le quiet quitting (ou démission silencieuse).
Alors pourquoi fait-il autant de bruit ? Que se cache-t-il vraiment derrière tout ça ? Certains voient cela d’un mauvais œil, d’autres comme un changement inévitable.
En tout état de cause, le quiet quitting est l’expression d’un mal-être, d’une prise de conscience que nous ne pouvons plus taire…nous ne voulons plus nous tuer au travail !
Pour vous remettre dans le contexte, le quiet quitting serait un désengagement progressif qui conduirait à faire le strict minimum, en résumé on ne quitte pas l’entreprise physiquement mais notre cerveau n’y est plus.
C’est tout sauf une surprise pour moi, j’y trouve même une certaine satisfaction, n’en déplaise à ceux qui pensent que se tuer au travail est un objectif de vie.
Lorsque j’ai fait le choix de l’indépendance et de laisser un mode de travail qui ne faisait plus sens pour moi, j’ai surement évité que ce phénomène me touche.
Là où je veux en venir, c’est que cette tendance, somme toute pénalisante pour les organisations, est une merveilleuse opportunité pour construire ensemble un nouveau monde du travail.
Peut-être est-ce utopique, voire même « bisounours », mais je crois profondément que nous pouvons écrire un nouveau chapitre qui ne conduirait, non pas au chaos, mais à un équilibre motivant et prospère.
Au lieu de stigmatiser ces salariés qui expriment secrètement leur désir de bien-être, ne pourrait-on pas tout simplement ouvrir nos esprits et comprendre pourquoi ils en sont arrivés là ?
Marshall Rosenberg, fondateur du processus de CNV (Communication non violente), appelle ça « rejoindre l’autre sur sa colline », en d’autres termes se mettre à sa place pour comprendre son point de vue, ses besoins sans le juger.
Et si le quiet quitting était le déclencheur d’une communication plus transparente et donc plus apaisée ?
Prenons l’exemple d’un salarié désengagé qui refuse toute mission en dehors de son champ d’action et qui donc ne donne plus aucun coup de main à ses collègues.
- Quelles vont-être, selon vous, les réactions des collègues ? Vont-ils être enclins à continuer de travailler avec lui dans une ambiance détendue, à l’inviter à déjeuner le midi… très franchement je ne pense pas, ils vont plutôt le juger comme un gros fainéant qui ne pense qu’à ses week-ends et ses RTT.
- A l’inverse comment pensez-vous que le collègue désengagé vit-il cette situation ? Lui qui a déjà le sentiment de ne servir à rien, de ne pas comprendre son rôle dans l’entreprise et d’avoir perdu le sens de son existence professionnelle. Ces jugements ne vont qu’aggraver sa situation, déjà fragile et le faire sombrer dans une spirale infernale, alors qu’il serait si simple de désamorcer la situation en COMMUNIQUANT.
De manière tout à fait subjective, je vois le quiet quitting comme l’expression de trop d’années de frustration pendant lesquelles nous avons oublié d’écouter nos émotions et nos besoins.
Mais concrètement comment pouvons-nous agir pour enrayer cette situation et quelles sont nos responsabilités respectives dans cette affaire ?
Vaste question qui ne pourra malheureusement pas se régler dans les quelques lignes de cet article, néanmoins je vous ai déjà donné une piste en vous parlant de communication et je veux bien vous en partager quelques autres :
- Concernant la responsabilité, il est important de comprendre que dans ce processus de désengagement elle est partagée entre, le salarié qui doit lui-même trouver un sens, et l’entreprise qui doit offrir un environnement propice pour donner du sens. Euh, ce n’est peut-être pas si clair que ça ce que je viens de dire …
Pour faire plus simple l’entreprise n’est pas seule responsable du bien-être de ses salariés, en disant cela j’enlève surement une bonne épine du pied à certains dirigeants.
=> Nous avons donc une co-responsabilité dans la quête de sens et le regain de motivation !
- Concernant nos actions, elles sont très nombreuses et c’est plutôt très encourageant !
La première des choses est de se comprendre et pour cela l’ECOUTE est notre meilleur allié mais quand je dis ECOUTER je ne dis pas entendre car la plupart du temps nous nous entendons mais ne nous écoutons pas… Ces salariés, qui font le buzz malgré eux, ont commencé à s’écouter, à prendre conscience de leurs besoins, maintenant c’est à notre tour de les écouter et d’essayer de les comprendre, et pour cela nous avons plusieurs cordes à notre arc !
Pour conclure, je pense que les différents bouleversements post-crise que nous observons dans le monde du travail sont une vraie chance que nous devons saisir. Aussi loin que nous pouvons remonter, les grandes transformations ne se sont jamais faites sans douleur et toutes les révolutions que nous avons connues ont finalement donné naissance à de belles avancées.
Alors soyons optimistes et faisons-nous confiance pour construire ensemble notre bonheur au travail !
Emilie Bonnier
Formatrice-Conseil, membre de ValeurSens🌈
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